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De Naryn à Frunze

13-06-2018 15:29

Aline Guignard

Terres sauvages,

De Naryn à Frunze

Réflexion, solution et action s’enchaînent rapidement. Nous voilà attendus dans une ferme biologique familiale vers le lac Yssyk-Köl pour...

Réflexion, solution et action s’enchaînent rapidement. Nous voilà attendus dans une ferme biologique familiale vers le lac Yssyk-Köl pour y travailler. Sans perdre de temps, heureux de pouvoir enfin concrétiser cette envie qui flottait autour de nous depuis longtemps, nous quittons Naryn. Un voyageur hollandais croisé quelques jours auparavant nous avait parlé d'un itinéraire prisé des cyclos reliant justement la ville au lac. Quatre jours de piste, de campagne, prairies, vallée et montagne. Un peu moins de 2000 mètres de dénivelé positifs jusqu’à un col. Quelques yourtes mais peu de maisons. En autonomie... programme séduisant. Ce à quoi s'ajoutent bien évidemment les imprévus. Après un jour de piste, un bruit métallique sec et sonnant nous fige tous les deux. Au regard d'Olivier je comprends qu'il y a un problème. En effet, son dérailleur a cassé et se retrouve en électron libre pendu dans une chaîne déformée. Fidèle à lui-même, Olivier attaque le problème de sang-froid et en quelques étapes transforme son vélo en un mono-vitesse fonctionnel. Sa force physique fera le reste et la splendeur du paysage nous motivera à poursuivre.

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Nous apprenons que des sources se trouvent à proximité de notre route. L'eau y est si chaude que je ne peux entrer dans le bassin aménagé. Alors que nous profitons de ce lieu pour nous réchauffer et nous laver, un guide contraint à abandonner son groupe en raison des douleurs de son cheval nous prépare une soupe dans le bâtiment abandonné jouxtant les bains. A notre tour nous l'abandonnons car nos jours en autonomie sont comptés. En outre nous avons entendu dire qu'un couple de cyclo-voyageurs aurait rencontré de grosses difficultés à passer le col en raison des conditions du terrain. Nous ne pouvons prendre de retard.

 

Chaque soir nous campons seuls au milieu de cette vaste et grandiose nature, entourés de troupeaux de chevaux, de moutons ou de yaks. La journée, nous croisons des bergers à cheval. Ils aiment à nous serrer la main ; tout du moins celle d'Olivier. Ce geste semble très important dans ce pays. Dès le plus jeune âge, les garçons se serrent la main entre eux mais le font également avec les adultes, avec un aplomb déconcertant.

Les derniers kilomètres d'ascension sont bel et bien pénibles. Le dénivelé est important pour atteindre ce col à 3900 mètres.

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Les derniers kilomètres d'ascension sont bel et bien pénibles. Le dénivelé est important pour atteindre ce col à 3900 mètres. Des névés entravent la route et des pierriers rendent l'avancée d'autant plus difficile. Nous tirons plus que nous poussons ; le corps entier est sollicité pour progresser avec nos vélos. Nous carburons aux barres énergétiques que des touristes israéliens nous ont offertes en chemin. Le col se révèle être un plateau vicieux recouvert d'une épaisse couche de neige. Mais sous cette surface coulent de nombreux cours d'eau. Nous avançons prudemment et Olivier me met en garde : « Ne pose pas ton pied sur les parties bleues ! » A peine a-t-il terminé sa phrase que je plonge mes pieds précisément là où j'aurais mieux fait de m’abstenir. Mes bottes en plastique n’ont pas suffi à me protéger et sont remplies d'un mélange d'eau, de neige et de glace. Toutefois le niveau de l’eau n’atteint pas les hanches, comme me l'a mimé peu avant un guide local. Par chance la météo est radieuse et adoucit ce qui aurait pu être un sérieux problème.

 

Le col sépare deux mondes naturels qui semblent n'avoir de commun que leur identité. Nous quittons des paysages aux airs de Mongolie pour entrer dans des terres rappelant la Toscane.

La descente sollicite nos freins plus que de raison. En quelques centaines de mètres nos plaquettes se volatilisent, tout comme notre stock de rechange. Mono vitesse, mono frein… nos montures accusent les kilomètres. Au bazar de Karakol, Olivier déniche un stand qui vend des freins, de quoi assurer notre sécurité jusqu'à Bishkek. La route le long du lac Yssyk-Köl nous rend nostalgiques de nos pistes désertes…

 

En dépit de nos mésaventures mécaniques, nous arrivons avec un jour d'avance à Frunze, dans la ferme de Hannes et Gulia, où une chambre nous attend pour les deux semaines à venir…

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