De Visaginas à Augustòw

Lituanie - Pologne

La Lituanie n’échappe pas au constat récurent d'un climat en pleine mutation. L'été y est inhabituellement froid et pluvieux. 

Il fait trop chaud pour la saison à Östersund

Cela faisait 35 ans qu'il n'y avait pas eu autant de neige à Oslo

Le printemps a trois semaines de retard en Finlande

C'est la plus grosse tempête que nous ayons eu en Lituanie depuis 20 ans

…

 

Simple relevé de ce que les locaux nous disent depuis le début de notre voyage. Simple témoignage d'une réalité que l'on ne peut ignorer lorsque l'on vit dans l’antre de la nature, que l'on ne peut fuir lorsque l'on a la météo à fleur de peau.

 

Nous avons d'ailleurs avancé l’heure de nos réveils, ayant constaté que les débuts de matinées étaient généralement plus secs. Difficile de réfréner un sourire ironique en repensant à la Turquie où nous adoptions cette même stratégie en raison de la chaleur…

 

Notre matériel lui aussi accuse une certaine usure. Alors que nous atteignons Vilnius, le pédalier d'Olivier se détraque. Quel pavé pour une journée d'anniversaire. Mais quelle chance que cela se produise à la capitale. Dans l’attente de l'ouverture des magasins de vélos, nous restons le week-end dans cette ville d'une richesse architecturale et historique méconnue de nos contrées. Lundi matin, nous optons pour le magasin de vélos le plus proche nommé « Veloklinika ». Le premier champion national de compétition de fat-bike et son employé nous reçoivent et prennent immédiatement en charge le vélo d'Olivier. Une intervention d'environ deux heures, le changement de l'axe du pédalier, et le vélo est comme neuf. Les honoraires s’élèvent à 10 euros (+les pièces). 

Au camping de Vilnius, nous rencontrons un jeune couple biélorusse qui alimente notre curiosité à traverser ce pays.

Au camping de Vilnius, nous rencontrons un jeune couple biélorusse qui alimente notre curiosité à traverser ce pays. Mais quelques recherches confirment ce que nous pensions : un visa obtenu au préalable dans une ambassade est nécessaire. Démarches administratives, coût, attente. Le jeu n'en vaut pas la chandelle. Pas cette fois-ci… Alors nous prenons soin de contourner le pays pour entrer en Pologne.

 

Je pensais la cueillette, le camping sauvage et les élans l'apanage des pays nordiques, tout comme les cigognes celui de l'Alsace. Mais la traversée des pays baltes lime ces croyances stéréotypées. Nombreuses sont les silhouettes au dos voûté que nous distinguons parmi les pins et les feuillus. Nombreuses sont les vieilles dames aux abords des magasins, vendant le fruit de leur travail. Notre lieu de camping privilégié demeurant la forêt, l’occasion m'est donnée de me rendre compte du labeur que représente la récolte d'un saut de myrtilles ou de fraises des bois. 

 

Le 6 juillet nous entrons en Pologne, par une toute petite porte, où seul un vieux panneau certifie que nous entrons dans un nouveau pays. Un coup d'œil en arrière et nous constatons que la Lituanie réserve un accueil plus enthousiaste à ses visiteurs. A Augustòw, le hasard nous présente un couple de cyclos allemand. Celui-ci nous relaie l'adresse d'un membre de warmshower situé à proximité. Un simple échange de mails et nous voilà lotis dans une véritable maison individuelle, d'ordinaire louée par des touristes et mise à disposition des cyclos lorsqu’elle est libre. Le lendemain matin, face au regard surpris de notre hôte de nous voir si matinaux, nous nous permettons une petite curiosité : « Au fait, quelle heure est-il réellement en Pologne ? ». Et oui, en effet, notre montre est en avance d’une heure. Décidément, nos gênes helvétiques sont eux aussi en mutation.

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