Le Grand Nord américain abrite flocons de neige immaculés et terre boueuse. L’homme, celui que l’on pousse hors de nos cités, trouve parfois une nouvelle vie dans ces régions reculées. Nouveau départ qui ne s’engage pas forcément sur le chemin de la rédemption. Quand le gîte et le couvert sont offerts, que l’arrivée de l’hiver se fait sentir, il semble facile de donner en contrepartie un peu de temps à une meute de chiens. Mais ce travail est bien souvent ingrat et la chaleur d’un âtre ainsi qu’un ventre bien rempli peuvent sembler dérisoires face au labeur journalier. Deux malfrats, peut-être des barbus aux paluches d’ours, ont trouvé plus rentable de vendre le stock de nourriture de leurs protégés et de prendre la tangente. Pour quelques bières et des filles que l’on achète, une meute resta dans le blizzard, attachée à des chaînes qui les liaient à la Faucheuse. Des corps froids balayés par un vent glacial, une sépulture, une crypte rappelant tristement le fossé qui s’est creusé entre certains Hommes et la Nature.
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