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Le tout puissant

29-06-2017 15:13

Olivier Forney

Voyage inachevé 2017,

Le tout puissant

Mais l'été balte n'est pas que chants d’oiseaux et rondes de fleurs. Il est également bruine, pluie et averses...

Lettonie

L’été est là. Sa chaleur nous profite, tout comme à la nature qui nous entoure. Le vert domine dans ces paysages qui se déclinent du tendre au foncé, des jeunes cultures aux forêts de pins. Le jaune et le violet dansent dans les prés au gré d'une brise rafraîchissante et les oiseaux se donnent à cœur joie pour célébrer cette abondance de vie. Mais l'été balte n'est pas que chants d’oiseaux et rondes de fleurs. Il est également bruine, pluie et averses. De la plus fine qui n'en finit pas de tomber à celle qui s'abat rapide et puissante, ne nous laissant aucune chance d’être sec pour la soirée. Endurants, voilà une semaine que la météo nous malmène. Fatigués, notre psychique a ses limites dont le gros temps se moque éperdument. Les jours de fortes pluies, nous gagnons tôt dans l’après-midi ce refuge de fortune qu'est la forêt. Sous les arbres, nous établissons notre campement humide des jours derniers. La forêt nous extrait du monde des Hommes, nous offrant une relative sécurité. Mais elle a ses indésirables dont on se passerait bien : les moustiques. À l’abri de notre forteresse de toile, les habits pendus dans notre abside, nous pouvons enfin relâcher nos muscles plus tendus par la situation climatique que par l'effort. Mais le repos n’est pas toujours au rendez-vous... Le ciel s’obscurcit subitement, a tel point qu'il ne nous est plus possible de lire ceci malgré la jeunesse de la soirée. La nuit est tombée avant l’heure. Le ciel gronde et le vent s’engouffre dans les arbres. Un flash annonciateur rompt, l’histoire d'un instant, cette noirceur précoce et fait germer en nous la crainte. Les éclairs tout comme le vent malmènent les arbres et nous sommes en leur cœur. Nouveau flash, puis grondement, je compte. Sept secondes, l'orage est à un peu plus de deux kilomètres. Le scénario se répète encore et encore. Les secondes s’envolent emportées par le vent qui secoue les bouleaux qui nous entourent. Le fracas du tonnerre nous pétrifie. La pluie tombe violemment provocant une flaque dans notre tente. Nous écoutons blottis dans nos sacs de couchage humides sans faire le moindre geste. Pour me rassurer, j’essaie d’estimer le risque d’être écrasé par un arbre. Nul est la réponse que je préfère… mais ici les forêts sont rarement entretenues et les arbres couchés sont légions. Des pins plus grands que nos bouleaux poussent à une trentaine de mètres de notre campement. Ils joueront donc le rôle de paratonnerre au cas où. Je doute, les pins c'est aujourd'hui ou hier que je les ai vus ? Je ne sais plus. Nouveau flash, nouveau décompte. De deux, je passe à cinq puis à sept. L'orage est passé. Je ne saurais dire combien de temps s’est écoulé. La luminosité revient, belle comme sur ces vieilles peintures à l'huile qui dorment dans les musées. Peut-être pour nous rappeler qu'à l’échelle de la nature nous ne sommes pas grand-chose, un dernier coup de tonnerre rompt le silence d’après tempête. Le son des moustiques reprend, la vie continue.

 

Deux jours plus tard, nous apprendrons que la Lituanie n’avait plus connu d'orage aussi violent depuis vingt ans.

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