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La direction des huskies

01-03-2017 10:03

Olivier Forney

Huskies 2016-2017,

La direction des huskies

C’est par une interrogation que j’ai entamé mon activité de handleur. Comment diriger ce qui semble à première vue indirigeable ?

C’est par une interrogation que j’ai entamé mon activité de handleur. Comment diriger ce qui semble à première vue indirigeable ?

 

Le traîneau slalome entre les sapins, dévale les pentes enneigées des fjälls puis glisse sur les lacs gelés de notre région. Les pistes se croisent et s’entre-croisent, dessinant une toile complexe qui est devenue notre terrain de jeu. Les directions sont plurielles et l’aléatoire n’a pas sa place dans cette chasse au plaisir.

 

Le traîneau trouve sa complexité au sein même de sa simplicité. Ni volant, ni brides, il est dépourvu de tout organe directionnel. Alors - et j’y reviens - comment diriger ce qui semble à première vue indirigeable ? La cohésion ! Si c’est bien le musher qui définit le plan de route, ce sont les leaders - chiens de tête - qui sont maîtres de la direction que prend le traîneau. L’apprentissage relatif à la direction, pour l’homme tout comme pour les bêtes, est donc primordial. Le duo, bipède quadrupèdes,  définit ses codes qui lui permettront d’évoluer sur le terrain. Si un langage tend à prédominer au sein des attelages que l’on côtoie, chaque musher a sa propre manière d’aborder la question. La complexité du code évolue en fonction des besoins. Un musher qui pratique des pistes balisées a besoin de moins de termes qu’un musher qui fait du hors piste. Si on ne tient pas compte des attelages touristiques, le conducteur doit, pour diriger son attelage, connaître sa meute et celle-ci doit l’accepter en tant que musher.

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Dans notre situation, nous utilisons quatre ordres principaux : Gi (droite), Ha (gauche), Hoo (stop) et Aller hop (départ). Si la donnée d’ordre peut sembler rudimentaire, son application sur le terrain est loin d’être simple. Lorsque la piste se divise en deux, formant un « Y », on utilise l’ordre Gi ou Ha pour informer de la direction souhaitée. Cette situation ne pose généralement pas de problème aux leaders. Par contre, lors du franchissement d’embranchements plus complexes, la donne est toute autre. En théorie, si l’on est à un carrefour et que l’on souhaite prendre à droite ou à gauche, on utilise les mêmes codes que pour un « Y » et si l’on souhaite aller tout droit on ne donne pas d’information aux chiens de tête. La pratique peut réserver quelques surprises. A un carrefour, si l’on souhaite aller tout droit et que l’attelage prend par erreur à droite, il faut donner l’ordre d’aller à gauche. Ceci afin de rectifier le choix des leaders. Une logique solide à toute épreuve, sauf que la vitesse et les conditions de piste n’offrent pas toujours le temps pour rectifier le tir ; et réaliser un tourné sur piste provoque généralement un emmêlage de la ligne. Lors d’erreurs, certains leaders perdent de leur confiance en soi, ce qui peut engendrer des comportements tels qu’un tourné sur piste ou la mise en « stand-by » cognitif du chien. Un changement de leader en cours de route est parfois la seule solution pour un retour à la normale. Le renforcement positif par un « Bravo » ou un « C’est bien », lors de bonnes prises de direction, encourage les chiens de tête et les conforte dans leur rôle. On évitera le « Oui c’est bien » trop proche du « Gi… c’est bien » qui m’a apporté quelques désagréments.

 

Certains événements tendent à compliquer la conduite d’un attelage. Les huskys aimant la compétition, le besoin de rattraper un autre attelage peut parfois être plus fort que celui de suivre la donnée d’ordre du musher. L’approche d’une intersection où plusieurs mushers évoluent en même temps demande de la discipline pour l’ensemble du team, musher y compris. Parler aux chiens lors de ces instants ou lors de croisements d’attelages aide la meute à être focalisée sur l’objectif du moment. Le passage d’une piste bien damée à une autre, dans un état inférieur, peut également ne pas convenir à tous. L’arrêt aux intersections est parfois nécessaire pour faire comprendre aux chiens de tête l’envie ou le besoin du conducteur. Le husky ayant une bonne mémoire, il est difficile de faire comprendre à un attelage qui a pris l’habitude d’effectuer un tracé, le souhait d’y déroger.

 

S’il est vrai qu’il est facile de faire porter le chapeau  aux leaders lors d'erreurs de direction, je me dois de reconnaître que les chiens de tête sont de véritables GPS à quatre pattes. Evoluant également par mauvais temps, les lacs pourraient se révéler être les bêtes noires du mushing. Lorsque toutes les traces sont effacées par le vent, que la visibilité pour l’homme ne dépasse pas vingt mètres et qu’aucun signe de marquage n’est visible, les leaders avancent. C’est de confiance en son attelage qu’il faut s’armer. Et bien qu’ayant évolué plusieurs kilomètres sans aucun moyen apparent d'orientation, l’attelage regagne la sortie du lac, au mètre près. Une situation qui enseigne l’humilité et qui force à accepter que la direction d’un attelage est une question d’équipe.

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