Norvège
Il y a environ quatre ans, je testais mon nouveau compagnon de route. Si le "bicycle" passa avec brio ce premier test, le bipède, lui, fut en échec. A moins de trois mois du départ, une violente douleur au genou se fait sentir. A chaque coup de pédale une piqûre aiguë au niveau intérieur de la rotule m’empêche toute flexion de l’articulation. Doute puis réflexion. Partir à pieds faisait maintenant partie des possibles. Sur le conseil des parents d'Aline, je me rendis au CHUV consulter un professeur de renom, spécialiste en médecine du sport. Conclusion de l'éminence : vous n'avez rien. Aujourd’hui encore, je ne sais si ses paroles devaient avoir un effet placebo ou s'il parlait à un ami imaginaire. Étonné, je lui explique que je suis bien conscient que mon manque de connaissances médicales est abyssal, mais que j’arrive tout de même à savoir quand j'ai mal. Et là j’ai mal ! Pour se débarrasser de moi avec diplomatie, il me prescrit avec une certaine réticence quelques séances de physiothérapie. Sept séances plus tard, rien de nouveau sous le soleil. Mis à part la date du départ qui approche et la réception de la facture salée de mon professeur lausannois. A la dernière séance, mon physiothérapeute, s’apercevant du mauvais résultat de ses bons soins, me parle d'une femme spécialisée dans le réglage de vélo et confectionneuse de semelles orthopédiques. J'y cours ! (ne pouvant y aller à vélo). Équilibrage du bassin par le port de semelles faites sur mesure et deux semaines plus tard, après deux mois de stress, d'angoisse, de déplacements à Lausanne, Fribourg et Bulle, quelques factures et téléphones à l'assurance complémentaire, me voilà retapé et fin prêt à prendre la route.
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Il y a de cela environ quatre semaines, je quittais Drevdagen pour une nouvelle aventure. Après moins de dix kilomètres, une violente douleur au genou se fait sentir. A chaque coup de pédale, une piqûre aiguë au niveau intérieur de la rotule, m’empêche toute flexion de l’articulation… J'écoute mon corps. Il m’informe qu'il ne peut accuser l'effort que je lui demande. Alors respectons-le. Si pédaler est douloureux, alors marchons. Habituons cette articulation à l'effort, petite distance par petite distance. Entrecoupons l’exercice d'étirements et prêtons-lui attention. Ne pas forcer, ni voir cette situation comme un problème. Lui parler, la choyer et remercier le corps de savoir communiquer. - On est un tout et c'est ce tout qui doit fonctionner en harmonie, lui dis-je. Deux semaines plus tard, sans stress ni tracas, le genou fonctionne. Il mouline comme un pauvre diable dans cet infini up and down norvégien franchissant sans douleur la barre des 1000 kilomètres.
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La question se pose. Combien de fois ai-je cherché des solutions à des problèmes qui n'en étaient pas. A des situations qui ne demandaient que du temps et de l’écoute ?
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