Batte de baseball

Suède

Certains y entrent, d’autres en sortent : un va et vient hétérogène mêlant sourires et airs renfrognés. Sur quelques visages l'inquiétude se lit alors que d’autres rayonnent, irradiant leur entourage de cette joie insouciante au parfum de jeunesse. Les horizons se mêlent et s’entremêlent dans les premiers rayons de soleil de ce lundi matin. Sous l’œil alerte d'un vigile, le portique de sécurité laisse passer un à un ces hommes et ces femmes qui foulent un carrelage érodé par le temps, usé par des générations. De temps à autre une fouille est exécutée. Parfois un objet est confisqué. Rires ou frustrations ; peu importe, ces sentiments seront oubliés quand la matinée commencera, que le cours de math, français ou chimie débutera.

 

Le soleil brille, peut-être avec un peu plus de retenue que ce que l'on aurait pu souhaiter. Les enfants se bousculent, crient, sautent, dans un préau que la neige n'a pas encore totalement rendu à ces êtres en devenir. Une maîtresse observe, attendant peut-être cette stridente qui rythme les journées de l'écolier. La voilà, celle que certains attendent, celle que d'autres redoutent. La porte d'entrée valse sur ses gonds, sachant qu'elle ne terminera sa danse que lorsque le dernier sera passé. Polis, les enfants saluent l’enseignante. Armés de leur cartable, ballon de foot ou batte de baseball, ils investissent le bâtiment. Si trois jeunes amateurs de sport états-uniens retiennent mon attention, pour la maîtresse, ils semblent faire partie du décor tout comme cette petite au sac de bonbons.

 

Alors je me questionne. Qui est sur le bon chemin ? Ceux qui interdisent, renforçant peut-être ce sentiment d'insécurité, déresponsabilisant la jeunesse en la baignant dans un monde au risque zéro, ou ceux qui responsabilisent tout en prenant un risque ? Le souhait de notre société de rendre autonomes les générations futures est peut-être un début de réponse ?