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De Agön à Hudiksvall - Une bouteille à la mer / 30.06.23

09-07-2023 10:53

Aline Guignard

Cap Kayak,

De Agön à Hudiksvall - Une bouteille à la mer / 30.06.23

«Bonjour à toi qui a trouvé mon message. Ecris-moi une lettre, et je serais très contente.». Une date: 2008. Une adresse: Gävle. Un nom: Majken. Quinze année...

Une bouteille à la mer

 

Ortie,s ciboulette, dent-de-lion, violettes odorantes, origan ou pensées sauvages, à chaque île ses trésors. Et c'est parmi les îles de la région de Söderhamn que nous en avons trouvé un bien particulier. Une bouteille et un morceau de papier roulé à l'intérieur. Le sel aura sans doute cristallisé dans les interstices du pas-de-vis, car de la force il en aura fallu pout parvenir à accéder au message. Le coeur vibrant, je lis les quelques lignes de suédois : «Bonjour à toi qui a trouvé mon message. Ecris-moi une lettre, et je serai très contente.». Une date : 2008. Une adresse : Gävle. Un nom : Majken. Quinze années ont passé depuis que ces mots ont été couchés sur un papier préservé par la bouteille mais qui maintenant s'étiole. Tant de choses ont pu se passer depuis ; un changement d'adresse n'est pas improbable. Alors après quelques recherches et recoupements d'informations, je retrouve trace de l'auteure présumée de la lettre, qui, à l'époque, avait trois ans. Inutile d'être graphologue pour en déduire que la trace écrite est assurément le fruit de sa maman. La famille a en effet déménagé et habite actuellement à Hudiksvall, une ville au bord de la mer et sur notre route. Un coup d'oeil plus précis à la carte et nous constatons que leur maison est située à côté du port. Alors plutôt que d'envoyer une lettre à Majken, nous décidons d'aller lui porter le message en personne, lorsque nous atteindrons la ville. Ce que nous avons fait, quelques semaines plus tard. Nous toquons à la porte d'une vielle maison dans l'ancien quartier des pêcheurs. Personne. Nous repassons quatre heures plus tard et au moment d'abandonner, la porte s'ouvre sur une jeune fille en linge de bain. Majken. Une chance de la trouver car elle n'est passée chez elle que le temps d'une douche, la famille vivant ces temps dans leur maison d'été. Prise entre l'émotion et l'incongru de la situation, celle de se retrouver en tenue inhabituelle face à deux inconnus, Majken finit par opter pour la solution d'aller enfiler rapidement un vêtement. Si bien sûr elle ne se rappelle pas avoir participé à la mise à la mer de la bouteille, elle n'en n'est pas moins émue de recevoir la lettre. Quelques heures plus tard, elle nous met en contact avec sa maman, Eva, qui, touchée par le rebondissement d'une histoire qu'elle avait classée sans suite depuis le temps, souhaite nous offrir un pot de miel en remerciement. Eva est apicultrice et nous la rencontrons le jour suivant, alors qu'elle donne un cours de beewax wrap (emballage réutilisable fait avec de la cire d'abeille). Qui sait, un jour, peut-être cette histoire nous emmènera-t-elle vers des horizons faits d'abeilles, de ruches et de savoir-faire millénaire ?

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Quand les évènements s'alignent

 

La région de Hudiksvall restera pour nous un condensé de rencontres, de rebondissements et d'imprévus heureux. A Iggesund, nous retrouvons Diane, ma soeur, venue en Suède depuis le Canada pour une conférence à l'université de Göteborg. Quelques heures de train plus tard, et la voilà à partager notre vie de vagabonds six jours durant. Une itinérance adaptée puisque nous ne pouvons kayaker à trois. Diane voguera avec Eir Aurora et pour ma part, je troque ma pagaie contre mes baskets rejoignant les lieux de bivouacs par la voie terrestre. Principalement du moins, car je bénéficierai de quelques transports atypiques : Olivier qui joue les taxis avec son biplace pour les tronçons maritimes obligés, Rolf qui m'emmène à bord de son bateau pour rejoindre la ville, ou Rolf encore, qui me véhicule en voiture jusqu'au lieu de bivouac suivant. Ainsi, au fil des discussions, des partages d'expériences, des nuits sous tente ou des repas improvisés, nous rejoignons la ville de Hudiksvall, où Diane prend le train du retour.

 

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Au port de la ville, nous sommes accueillis par Gunnar et Margareta, un couple de septuagénaires rencontrés sur l'île de Storjungfrun. Ils nous emmènent pour une journée de découvertes culturelles, historiques, architecturales et géologiques à l'intérieur des terres. Une journée qui se termine chez eux, autour d'un bon repas et d'une douche chaude. Une escapade loin de la mer, une infidélité à la Baltique, rendue possible par la prévenance du couple. Car dans cet environnement urbain il nous fallait un lieu où planter la tente. Et s'éloigner de la côte implique de stocker notre matériel dans un lieu adapté. C'est donc dans le jardin de leur fils Thomas que nous montons notre campement, avec comme voisins deux lapins rondouillards. Et c'est sur sa place de parc que nous stockons la remorque sur laquelle Gunnar et Olivier ont installé confortablement nos bateaux.

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Au petit matin du 30 juin, à l'heure de renouer avec notre itinérance et notre rythme habituel, un journaliste nous attend au port. A deux reprise le journal de Hudiksvall a été contacté pour des histoires impliquant deux kayakistes suisses... Une histoire de bouteille à la mer, une histoire de voyage itinérant pour soutenir une association…
 

Et à l'heure où nous reprenons la mer, la pluie elle aussi annonce son retour... / AG

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