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De Augustòw aux environs de Cracovie

17-07-2017 15:19

Aline Guignard

Voyage inachevé 2017,

De Augustòw aux environs de Cracovie

A Wysokie, alors que nous sommes assis dans un parc public pour profiter du Wi-Fi, un vieux monsieur berçant un nouveau-né nous aborde en polonais...

Pologne

Une piste cyclable longue de quelques 2’000 kilomètres, valorisant la Pologne de l'est et passant par Augustòw, a été inaugurée l'année passée. Tentant de rejoindre ce tracé, la ville nous fait tourner en bourriques car nous n'en trouvons pas la sortie. Même deux douaniers, heureux de nous venir en aide, nous envoient directement sur l'autoroute interdite aux vélos. Nous dénichons finalement une petite piste tout juste praticable à vélo et rejoignons la voie officielle quelques kilomètres plus loin. Nous remarquerons par la suite qu'un air emprunté devant un plan de ville ou devant notre carte suffit généralement à ce qu'un Polonais vienne proposer spontanément son aide. 

 

C'est un peuple accueillant, ouvert au voyageur et patient face à la barrière de la langue, que nous rencontrons. C’est un pays en plein essor que nous traversons. 

 

A Wysokie, alors que nous sommes assis dans un parc public pour profiter du Wi-Fi, un vieux monsieur berçant un nouveau-né nous aborde en polonais. Il comprend que nous venons de Suisse et que nous parlons français. Néanmoins, avec une douceur qui explique peut-être la paisibilité du bébé, il nous soumet à un monologue que nul ne peut arrêter. Nous ne pouvons que sourire et tenter de discerner le peu de mots compréhensibles : euro, kawa… Puis il s’absente un instant et revient avec une assiette en porcelaine garnie de tranches de cake réchauffées au four. Il nous la tend et s'éloigne bercer la poussette, nous laissant déguster cette surprenante attention. 

 

Beaucoup de Polonais ont travaillé à l'étranger, aux États-Unis, en Europe ou en Asie. Au camping de Tarnobrzeg, je me retrouve à parler italien avec une employée. Pour elle comme pour moi la pratique de la langue remonte à bien des années. Toutes les deux nous cherchons nos mots mais sommes fières de ce lien qui nous lie le temps d'une conversation. 

 

A Lipa, c'est un quarantenaire parti travailler en Belgique et de retour au village pour les vacances qui nous invite à boire un coca. Ou peut-être une bière ? Étant neuf heures du matin, nous optons pour la première offre. Il nous emmène dans une toute petite échoppe devant laquelle se tiennent deux bancs ; un « bistrot » au cœur de la communauté. Une matinée où s'intègrent aux habitudes villageoises un mélange de polonais, d’anglais, d'allemand, de cartes géographiques, de photos, de regards et de rires.

 

Par un jour de pluie, c'est la paroi métallique d'un arrêt de bus sur laquelle nous dessinons de nos doigts humides qui permettra de nous faire comprendre de nos interlocuteurs.

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Ce n'est que vers Cracovie que nous discernons à nouveau un horizon en deux dimensions.

La Pologne, d'Augustòw à Cracovie, est plate. Véritablement plate. Ce n'est que vers Cracovie que nous discernons à nouveau un horizon en deux dimensions. Tant et si bien que notre moyenne kilométrique quotidienne augmente. Alors qu'en Norvège cinquante kilomètres équivalaient à une bonne journée, nous parcourons généralement les trois-quarts de cette distance avant midi. 

 

Le camping sauvage ne faisant plus partie des pratiques nationales, nous privilégions d'autres options pour les nuitées: camping officiel, camping improvisé chez l’habitant, warmshowers. La forêt reste néanmoins une alternative lorsqu’elle se présente au bon moment de la journée. En anticipation du camping chez l'habitant, j’avais demandé à l'employée de l’office du tourisme d’Augustòw de traduire en polonais une phrase demandant la possibilité de planter la tente pour une nuit dans la propriété. Le but étant de pouvoir montrer la phrase écrite sur un papier aux personnes ne parlant pas l’anglais. Après quelques tentatives, au vu de la perplexité des regards et des réponses négatives, je doute que la phrase soit tout à fait adéquate… Nous parviendrons à nous faire comprendre différemment, avec une issue bien plus favorable. 

 

Warmshower. Une porte qui s'ouvre sur un lieu, sur une vie, parfois sur une famille. Une place qui nous est offerte au cœur même d'un quotidien, d'une intimité. Pour le voyageur en mouvance qui n'a que son vélo comme routine, intégrer cet ordinaire, le temps d'un instant, devient l'extraordinaire. A Lublin, ce sont les parents d'une membre absente qui nous reçoivent. Le papa nous fait découvrir la vieille ville avec son regard d’érudit et d'habitant; la maman régale nos papilles. Des parents dont l’accueil révèle, au-delà de leur générosité sincère, le souhait que leur fille puisse elle-aussi rencontrer de bonnes étoiles lors de ses voyages. Dans les environs de Cracovie, deux familles nous accueillent successivement, jonglant admirablement entre leurs tâches de jeunes parents et celles d’hôtes. Un système d'hospitalité qui tient au fil ténu de la promesse qu'à notre tour, une fois sédentarisés, nous accueillerons les voyageurs. Un système qui va au-delà de la réciprocité directe, puisque nos hôtes d'aujourd'hui ne seront probablement pas eux-mêmes les bénéficiaires de notre hospitalité de demain. Au cœur de cette politique, la conviction de tisser ensemble une toile de générosité, de faire partie d’un tout positif, avec l’espoir que celui-ci ne cesse de se déployer. 

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