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Astuces de Voyage

17-02-2023 14:54

Olivier Forney

Cap Kayak,

Astuces de Voyage

Insectes, champignons et orientation: un question-réponse qui vous permettra de mieux évoluer en forêt.

Texte tiré de notre magazine Le vagabond N°3

La forêt est peut-être le plus beau des biotopes terrestres. Aujourd’hui, il a été scientifiquement prouvé que se promener dans un bois, calme et évacue le stress du quotidien. Mais se balader hors des sentiers battus peut se révéler dommageable pour celui qui ne sait y évoluer. Si nos forêts d’Europe sont à priori peu dangereuses, lorsque fatigue, faim et anxiété vous gagnent, l’erreur de jugement est généralement au rendez-vous. Croyances ou réalité ? Faisons quelques pas ensemble pour éviter de s’y perdre.

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Archipel dans la région d’Oskarshamn / Suède

Y a-t-il une astuce pour différencier les champignons vénéneux des comestibles ?
Malheureusement non, il n’existe pas d’astuce pour reconnaître un champignon vénéneux d’un autre. La seule manière de les différencier est l’apprentissage. Il existe des applications sur smartphone qui, par comparaison photographique, informent l’utilisateur du type de champignon en présence. Mais ces applications commettent des erreurs reconnues par leurs développeurs. Il est bon de savoir qu’il existe, dans nos forêts, une trentaine d’espèces très toxiques ou mortelles qui, pour certaines, sont assez communes.

 

Expérience personnelle
Lorsque nous bivouaquons en forêt, nous avons plaisir à agrémenter le repas du soir de quelques champignons. Si notre objectif est de déplacer notre campement journellement, il est par contre impensable de compter sur un réel apport énergétique provenant de ce fruit de la Nature. Les champignons blancs avec leurs 22 calories aux 100 grammes nécessiteraient un ramassage de plus de 11 kilos par personne pour pallier la dépense énergétique du jour. De plus, le champignon non séché se conserve très mal à chaleur ambiante, cru comme cuit.

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Récolte de lépiotes comestibles / Suède

Puis-je gouter un petit bout de champignon pour m’assurer qu’il n’est pas vénéneux ?
Malheureusement non, il n’existe pas d’astuce pour reconnaître un champignon vénéneux d’un autre. La seule manière de les différencier est l’apprentissage. Il existe des applications sur smartphone qui, par comparaison photographique, informent l’utilisateur du type de champignon en présence. Mais ces applications commettent des erreurs reconnues par leurs développeurs. Il est bon de savoir qu’il existe, dans nos forêts, une trentaine d’espèces très toxiques ou mortelles qui, pour certaines, sont assez communes.

 

Expérience personnelle
Déjà petit, quand j’enfilais mes bottes pour aller chercher des champignons dans les forêts de la Broye, j’étais conscient que les toxines de certains champignons pouvaient se déposer sur mes doigts lorsque je tentais de les identifier. Ce que j’appris plus tard est que le champignon est une véritable « éponge » naturelle. Récolter des champignons comestibles proches d’une route fréquentée ou dans une zone agricole non biologique revient à consommer des hydrocarbures ou des produits phytosanitaires.

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Coléoptères / Finlande

Peut-on manger les insectes de nos forêts ?
Les insectes sont une véritable mine d’or nutritive pour celui qui souhaite vivre en autonomie sur du long terme. Leur valeur énergétique va de 290 à 760 calories par 100 grammes. De plus, aucun insecte d’Europe n’est toxique. Attention tout de même à éliminer les dards qui restent fonctionnels après la mort de leur hôte. Les larves et les vers peuvent également rejoindre ce nouveau régime riche en acides gras polyinsaturés, vitamines, minéraux, fibres et antioxydants.

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Klumpudden / Suède

Peut-on mourir d’une piqure d’insecte dans une forêt d’Europe ?
Certaines piqures d’insectes peuvent se révéler mortelles sous certaines conditions. La guêpe, le frelon ou l’abeille font partie des insectes qu’il faut côtoyer avec prudence. Si ces insectes peuvent se révéler dangereux pour l’homme, aucun d’entre eux n’attaque sans raison. L’âge de la personne, la prédisposition aux allergies, la fatigue accrue, l’endroit et le nombre de piqures sont les facteurs déterminants de dangerosité. La piqure du frelon, malgré sa taille, n’est pas significativement différente de celle de la guêpe. Le réel risque lié aux piqures multiples provient d’un rapprochement, volontaire ou non, d’un randonneur avec le lieu de vie de ces derniers. Les guêpes peuvent autant vivre dans un nid aérien (arbres, toitures) que dans le sol où elles squattent d’anciens trous de petits rongeurs. Lors de périodes sèches, ces insectes s’approchent des hommes à la recherche, entre autres, de l’eau que contiennent nos aliments.

 

Expérience personnelle
Le comportement des colonies d’abeilles ou de guêpes peut varier en fonction de certains facteurs tels que la chaleur ambiante, la récente agression de la colonie ou le type d’espèce. Au Chili, nous avons été attaqués par des abeilles domestiques à plus de 400 mètres du rucher. Mais ces mêmes insectes peuvent également offrir de magnifiques spectacles. Si lors d’une balade vous avez la chance d’observer un essaim d’abeilles en déplacement, sachez qu’elles ne piquent pas durant l’essaimage.

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Coucher de soleil sur tapis d’airelles / Suède

La forêt donne-t-elle des informations pour s’orienter ?
L’environnement naturel contient une source importante d’informations qui permettent de s’y orienter sans carte ni boussole. La forêt fait partie de ces indicateurs à plus d’un niveau. Partout dans le monde, la forêt peut s’utiliser comme altimètre. Les arbres, en raison du climat, ne peuvent coloniser la montagne sur toute son altitude. La lisière supérieure de la forêt, appelée zone de combat, devient donc un bon indice pour se repérer ou estimer la hauteur d’un col ou d’un pic. Dans les Alpes la limite se situe vers 2000 mètres, dans les Alpes scandinaves à 700 mètres et dans l’Himalaya vers 4000 mètres.

 

Expérience personnelle
Avant que je ne troque mes chaussures de montagne contre une combinaison étanche, j’ai pu constater, à mes dépens, à quel point les perspectives peuvent être faussées en montagne. Utiliser la forêt comme moyen de repère aide à savoir à quel niveau se situe un point donné sur le versant opposé ou dans la vallée adjacente. La neige, si elle ne descend pas jusqu’en plaine, peut également être utilisée de la même manière.

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Forêt de bouleaux inondée / Finlande

Peut-on utiliser la mousse qui pousse sur les arbres comme boussole ?  
Il n’est par rare d’entendre dire que dans l’hémisphère boréal la mousse ou le lichen poussent du côté nord des arbres. Ceci n’est qu’une demi-vérité. S’il est vrai que la partie du tronc la moins exposée au soleil – soit celle exposée au Nord - est la plus humide et par conséquent la plus appréciée des mousses et lichens, il est également vrai que d’autres facteurs peuvent influencer cet état. La présence d’un point d’eau, la récurrence de vents régionaux sont des « perturbateurs » de ce phénomène naturel.

 

Expérience personnelle
Pour éviter de se perdre en forêt, il est important de repérer la position du soleil au moment où vous y pénétrez. Lorsque vous ne serez plus sûr de votre orientation, positionnez-vous par rapport au soleil tel que vous l’étiez au moment de votre entrée en forêt. A ce stade, votre point de départ se situe dans votre dos. Attention, la terre se déplace par rapport au soleil. Il faut donc être conscient que, en fonction du temps passé, l’astre s’est « déplacé » sur votre gauche (position de votre corps face au Nord). Cette astuce fonctionne bien quand le soleil est haut dans le ciel et vous permet une orientation approximative. Lorsque vous marchez dans une forêt de grande taille comme celles du nord de l’Europe, emportez une boussole et dans la mesure du possible une carte topographique. Je me suis personnellement retrouvé désorienté dans une forêt du Jämtland où tirer un azimut avec le soleil pour rejoindre mon point de départ n’était pas possible. Ceci en raison des falaises, marais, lacs et rivières de la région. Dans ce type de situation, on se retrouve très rapidement éloigné de sa trajectoire initiale. Chercher à la rejoindre sans l’aide d’une carte est plus un acte de désespoir que de raison. Attention, emporter une carte ou une boussole et ne pas savoir s’en servir ne sert pas à grand-chose !

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Forêt mixte sur la côte danoise

Y a-t-il des forêts meilleures que d’autres pour installer un bivouac ?
Lors d’un bivouac, on évolue toujours un peu mieux dans un environnement sec. Cela aide à garder sa chaleur corporelle aussi bien autour du camp que lors du couchage. Chaque arbre a des besoins spécifiques pour croître tels que la richesse du sol, une certaine température, un taux d’humidité adapté à l’espèce, etc. De manière générale, les résineux poussent sur des sols plus secs que les feuillus. On peut donc partir du principe qu’établir un bivouac dans une forêt de résineux est préférable à une forêt de feuillus.

 

Expérience personnelle
Etablir un bivouac est une chose facile, l’établir au bon endroit en est une autre. Et même aujourd’hui, il m’arrive encore de commettre des erreurs de jugement. La fatigue est un acteur important de ces erreurs, mais pas seulement. Afin d’établir son bivouac à l’emplacement idéal, il faut connaître un certain nombre de principes. Par exemple, il faut savoir que la température varie d’environ 1°C tous les 300 mètres (altitude). Que les zones exposées aux vents sont généralement plus sèches, mais également plus froides (windchill), que les zones protégées. Que, par exemple, le bruit d’une cascade ne vous permettra pas d’entendre correctement des informations sonores telles que l’arrivée d’un animal. Que les zones proches des lacs et des rivières sont plus humides que celles qui en sont distantes. Que les arêtes et les cols sont des zones particulièrement venteuses. Que la marée haute l’est deux fois par jour et qu’au fin fond des fjords elle est présente bien qu’un peu décalée par rapport à l’horaire régional (cliqué pour aller au blog). De plus, en montagne comme en forêt, positionner son bivouac afin d’avoir du soleil en soirée vous empêchera d’en avoir le matin. Cela pourrait se révéler être fâcheux s’il y a de la rosée et que vous levez le campement avant l’arrivée de notre étoile. Si la météo vous permettra peut-être de sécher votre tente lors de votre prochain bivouac, elle sera, en raison de l’eau qu’elle contient, plus lourde à transporter.
/OF

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