La maison où nous vivons a autrefois appartenu à un dénommé Bertil. Nous en savons peu sur le personnage, si ce n’est qu’il était bien connu de la communauté. Lors de son déménagement, les villageois ont gracieusement offert leur aide pour trier, ranger, nettoyer, évacuer… et ainsi épurer ce véritable musée. Néanmoins, certaines affaires ont demeuré jusqu’à notre arrivée et témoignent de l’esprit collectionneur de l’ancien propriétaire. Tubes de dentifrices, magazines de voiture, pions de jeu… Entre un livre sur la chasse et un catalogue de campings, un carnet de notes presque immaculé. Sur la première page, quelques "grifouillis" en suédois ; il pourrait bien s’agir d’une recette. Manuel de traduction en mains, je déchiffre ce morceau de souvenir. Incomplet, j’investigue à la recherche de la suite potentielle de ce mets. Mes recherches me mènent à une recette traditionnelle suédoise : les kolbotten.
Â
Quelques clins d’œil d’antan perdurent aujourd’hui et nous les découvrons à nos dépens. Il m’aura fallu quelques instants pour comprendre pourquoi diable la cuisinière ne marche pas… Je découvre qu’un système de sécurité y a été ajouté, obligeant tout utilisateur à appuyer sur un bouton externe pour enclencher le circuit électrique et ainsi pouvoir allumer les plaques ou le four. Un système de minuterie qui compense un éventuel oubli et coupe automatiquement l’alimentation une fois la durée  programmée écoulée… Nul besoin d’avoir des troubles cognitifs sévères pour avouer l’utilité d’une telle invention. Mais lorsqu’un poulet cuit patiemment au four, la minuterie n’en a cure et ses initiatives deviennent alors regrettables.Â
Le terrain extérieur recèle lui aussi des trésors infinis. Jour après jour, nous découvrons des outils, des morceaux de céramiques, des plaques de Sagex, un étendage à linge… Les chiens ont eux aussi droit à leurs lots de découvertes. Nul besoin d’outil pour ces champions du pelletage. Leurs habiles coups de pattes destinés à percer les secrets des profondeurs, et qui transforment par conséquent le terrain en un véritable emmental, les récompensent d’un morceau de plastique, d’une bûche enfouie, d’un morceau de râteau… Digeste, indigeste, savoureux, repoussant…à chacun d’apprécier la nature de ces témoignages d’un temps passé.
Article précédent     Retour au blog     Article suivant  Â