La forêt frémit, murmure, danse dans la brise fraîche du matin. Les bouleaux portent leur parure d’or, scintillante dans les premiers rayons du soleil. La quiétude du matin est soudain rompue par la course effrénée d’un élan. Âgé de trois ans, il fuit devant sa destinée cruelle mais inéluctable. Rapide, elle, la balle fend l’air puis s’enfonce dans les chairs rouge-sang de ce jeune mâle, lui explosant des côtes pour terminer sa course là où la vie débute et se termine : le cœur. Il s’effondre. Déjà les chiens l’on rejoint. Les hommes plus lents, plus lourds, se hâtent savourant ce moment de force ultime : donner la mort. La chasse est ouverte et la forêt appartient à ces seigneurs de l’automne. Bien que tacite la règle est claire. Les grandes étendues de forêt boréale n’appartiennent plus aux randonneurs, champignonneurs ou handlers. Le chasseur est roi et c’est en roturiers que nous nous inclinons devant la règle. Redéfinir nos options. Choisir un itinéraire d’entraînement chatouillant les lisières, laissant avec un certain regret ce tapis rouge vert et blanc qu’est le parterre des forêts automnales.
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